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L'étude "Océan et Société à l'horizon 2030"

Une réactualisation prospective des grands défis qui interpellent le monde de la recherche

 

Contexte et objectif de l’étude

Il existe de nombreuses études spécialisées sur les océans, les mers et les littoraux marins, mais très peu d’entre elles traitent de l’ensemble, dans une vision globale et prospective de cet espace. Le domaine marin est le plus souvent abordé par discipline ou par enjeu : changement climatique, ressources vivantes, ressources minérales, biodiversité, pollution, sécurité maritime, risques technologiques… Une telle segmentation est peu propice au renouvellement des visions : le risque est grand d’inscrire la recherche dans des trajectoires de continuité, qui passent à côté de problématiques transversales et innovantes.

C’est la raison pour laquelle le Réseau PROSPER, avec l’appui de Futuribles, a entrepris une démarche d’exploration prospective globale, qui vise à remettre à plat l’ensemble des questions d’avenir liant les océans et les sociétés à l’horizon 2030. L’objectif est de fournir à la communauté scientifique des clés de lecture globale, lui permettant de réexaminer la pertinence de ses priorités sur la base d’une vision renouvelée des grands défis en lien avec la mer, auxquels elle doit contribuer à apporter des réponses.

Elaboration d’une grille d’exploration prospective systématique à la croisée Océan/Société

La première étape du travail a consisté à construire l’outil méthodologique. La compilation d’un ensemble de rapports marquants à caractère prospectif (ONU, OCDE…) a permis de dresser une liste de tendances d’évolution mondiale, qui ont été rapportées à neuf grandes fonctions sociétales (nourrir, sécuriser, habiter, soigner…). Pour l’approche sous l’angle des océans, une segmentation en onze domaines d’activité maritime a été retenue (transports et ports, tourisme et nautisme, villes et littoral, pêche et aquaculture…).

La seconde étape a conduit à examiner, de façon systématique, comment les tendances d’évolution mondiale se déclinaient spécifiquement à chaque intersection d’une grande fonction sociétale et d’un domaine d’activité maritime. Le résultat de ce travail a été formalisé à deux niveaux. Au niveau analytique,  une fiche récapitule, pour chaque grande fonction sociétale, les éléments prospectifs les plus marquants. Au niveau synthétique, un tableau synoptique donne une vision d’ensemble, sous forme de libellés courts dans les quatre-vingt-dix-neuf cases à l’intersection des neuf grandes fonctions sociétales (en colonnes) et des onze domaines d’activité maritime (en lignes).

Structuration du champ prospectif en neuf Grands Défis

La troisième étape a consisté à identifier des défis relatifs à l’avenir, qui puissent être considérés comme majeurs. Pour assurer la robustesse des résultats, deux approches distinctes ont été menées en parallèle. Au niveau analytique, un travail systématique de compilation de tous les éléments produits a permis de définir des familles de questionnements, dont une dizaine concentrait des questions récurrentes issues de segments d’analyse différents. Au niveau synthétique, une vision globale d’expert a pointé une vingtaine de questionnements majeurs, émergeant du tableau synoptique. La remarquable convergence de ces deux approches a conduit à structurer le champ de la réflexion prospective en neuf Grands Défis de société en lien avec les océans à l’horizon 2030, et à formuler pour chacun deux problématiques d’avenir méritant une attention particulière, notamment en raison de leur transversalité.

Consultation sur l’importance perçue des dix-huit problématiques d’avenir retenues

La quatrième étape consiste en une large consultation de professionnel du domaine maritime, de scientifiques – experts ou non des questions marines – et de parties prenantes de la société, destinée à recueillir leur perception de l’importance des dix-huit problématiques d’avenir retenues au sein des neuf Grands Défis. Après une phase de test à l’échelle du Réseau PROSPER en décembre 2013, la consultation s’adressera début 2014 à un panel de plus de cinq cent personnes, dont un tiers d’étrangers.