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Thomas LANDRAIN, co-fondateur et Président de La Paillasse, présente au Réseau PROSPER le fonctionnement et les activités de cet Open Lab collaboratif

Sur le thème prospectif des "lieux alternatifs de recherche", le Réseau PROSPER s'est intéressé au fonctionnement et aux activités de cet Open Lab collaboratif, qui innove par ses pratiques low cost, offre des espaces de travail et d’échange à ses cinquante « Résidents », et ouvre aujourd’hui à tous publics la participation à de grands programmes épidémiologiques.

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Quelques éléments tirés de la présentation de Thomas Landrain (3 octobre 2016) :

La Paillasse est née il y a cinq ans de l’idée que l’on pourrait faire de la recherche autrement que par l’approche académique habituelle, en ouvrant largement les portes des installations, en accueillant des personnes motivées de tous horizons, en favorisant le brassage des idées et des compétences, en utilisant des méthodes et des ressources plus accessibles que les coûteux dispositifs couramment utilisés.

Démarrée dans un squat de 50 m2 à Vitry avec du matériel de récupération, l’expérience a rapidement attiré des profils très diversifiés (sociologues, ingénieurs, designers, artistes...), et a obtenu des résultats suscitant l’intérêt d’un certain nombre de soutiens institutionnels. C’est ainsi que, notamment grâce à la ville de Paris, La Paillasse est maintenant installée dans des locaux fonctionnels en plein cœur du quartier du Sentier, dans le deuxième arrondissement de Paris.

Une quinzaine de projets de recherche originaux ont été conduits à La Paillasse depuis sa création, comme la mise au point d’un protocole d'analyse génétique low cost, permettant à chacun de décrypter son environnement biologique, d’identifier des OGM ou la nature des aliments dans son assiette.  Développant ses capacités de mener des projets de « bio-hacking », La Paillasse ouvre la porte à de multiples travaux sortant des sentiers battus, comme le développement du premier protocole de fabrication d’une encre biologique biodégradable, utilisant une bactérie produisant un pigment dont la couleur varie en fonction de l’acidité. La Paillasse a aussi reçu une bourse de la NASA pour développer un bioréacteur low cost pour produire de l'oxygène en milieu confiné. L’idée directrice de tous ces projets est de renouveler la manière d’aborder les questions, de croiser les compétences, de développer des solutions innovantes et peu chères.

A l’heure actuelle, 12 personnes à plein temps assurent le fonctionnement de La Paillasse. Une cinquantaine de « Résidents » y sont accueillis. Dans ce « hub » où tout le monde se croise, où on discute de projets hybrides qui ne pourraient voir le jour ailleurs, l'objectif n'est pas de promouvoir les sciences citoyennes mais de renouveler le modèle de création de connaissances.

La structure, en évolution permanente, poursuit actuellement deux axes de développement. Le premier est d’essaimer dans d’autres villes, en France comme à l’étranger, afin de constituer un réseau international. Après avoir créé une implantation à Lyon, La Paillasse s’installe à l’Hackuarium à Lausanne, mais aussi en Irlande et prochainement aux Philippines. Des contacts pour une prochaine implantation ont aussi lieu à Saint-Brieuc.

Le second axe de développement vise à mettre sur pied des programmes scientifiques ouverts, sur lesquels n’importe qui peut s’investir. Ainsi a été lancé, avec le soutien du Laboratoire Roche, le programme Epidemium, une initiative communautaire et collaborative d’une ampleur unique en France, qui vise à mieux comprendre le cancer via les « Open Big Data » (données ouvertes et massives). Il s’agira, sans préjuger des résultats, de laisser émerger des projets innovants en épidémiologie du cancer. Roche a libéré ses données et la CNIL a donné son accord en 8 mois, délai particulièrement court qui montre l’intérêt attaché à cette initiative. Dans le cadre d’Epidemium, plus de 300 personnes se sont investies gratuitement sur leur temps libre, 8 projets ont déjà été primés et deux papiers publiés. Une version 2 d’Epidemium, encore plus large, est déjà prévue.

Un autre programme est en préparation sur la maladie d’Alzheimer, en interaction avec l’Institut Pasteur. L’objectif en est de mobiliser plus de 10 000 personnes, ce qui va soulever un important problème de coordination, de mise en interaction de toutes ces contributions. Pour cela, La Paillasse s’est associée à un laboratoire spécialiste de l’étude des interactions entre collectifs de recherche à Boston, afin d’en dériver des solutions permettant d’optimiser les interactions entre contributeurs.