Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels
Se connecter
Sections
Vous êtes ici : Accueil Toutes les actualités Elen LEMAITRE-CURRI, Directrice du Plan Bleu, Jacques THEYS, Président de l’équipe projet MED 2050 et Lina TODE, Chargée de programme prospective du Plan Bleu, présentent au Réseau PROSPER les tenants et aboutissants de l'exercice "MED 2050"

Elen LEMAITRE-CURRI, Directrice du Plan Bleu, Jacques THEYS, Président de l’équipe projet MED 2050 et Lina TODE, Chargée de programme prospective du Plan Bleu, présentent au Réseau PROSPER les tenants et aboutissants de l'exercice "MED 2050"

"MED 2050" est le troisième grand exercice de prospective régionale sur l’espace méditerranéen en cours de lancement fin 2018, après les exercices déjà publiés en 1989 et 2005.

Le Plan Bleu, moteur de cet exercice MED 2050, est une structure associative créée en 1977 pour répondre à un engagement qu’avait pris la France dans le cadre de la Convention de Barcelone sur la protection du milieu marin et du littoral en Méditerranée en 1976, et du Plan d’action pour la Méditerranée de 1975. Au sein du Réseau des centres d’activités régionales mis en place dans ce cadre, Le Plan Bleu occupe une place originale en tant qu’observatoire prospectif sur l’environnement et le développement durable en méditerranée. A ce titre, il anime un ensemble de travaux d’observation et d’analyse, produit des rapports, et joue un rôle essentiel d’interface entre science et politique.

La force des deux exercices publiés en 1989 et 2005 était d’avoir su mobiliser l’ensemble des pays riverains de la Méditerranée pour examiner les avenirs possibles de ce qui constituait leur bien commun. L’exercice de 1989 prenait en compte cinq dimensions : le contexte économique international ; les populations méditerranéennes ; les stratégies nationales de développement ; la gestion de l’espace ; l’environnement. L’horizon prospectif était fixé en 2025, avec un horizon intermédiaire en 2000. Trois scénarios tendanciels et deux scénarios alternatifs avaient été produits. Dans ses conclusions, le rapport appelait à des actions locales et des scénarios littoraux (prospective de la côte), à une meilleure coopération Nord-Sud et à une prise en compte plus systématique de l’environnement dans les différents secteurs et les politiques sectorielles. Le rapport de 2005 comportait cinq facteurs déterminants, dans la continuité des cinq dimensions de 1989 mais en accordant une place plus importante aux aspects environnementaux. Ses éléments de conclusion ressemblaient beaucoup à ceux de 1989.

Avant d’engager un nouvel exercice pour répondre à une demande croissante, notamment de la part de certains responsables politiques souhaitant disposer d’une vision renouvelée des futurs possibles de l’espace méditerranéen, un benchmarking d’études prospectives récentes, portant sur l’environnement et le développement en Méditerranée, a été conduit. L’analyse de 35 études, apparaissant les plus pertinentes vis-à-vis de l’objectif poursuivi, a confirmé les évolutions pressenties dans les rapports de 1989 et 2005, qu’il s’agisse d’évolution démographique, de pression croissante sur le littoral, d’augmentation des activités littorales et marines ou enfin de réchauffement climatique. Par ailleurs, le contexte politique a subi de profondes évolutions ces dernières années (affaiblissement du rôle de l’Europe, conflits au Sud et à l’Est, Printemps arables…), justifiant ainsi complètement un nouvel exercice conjoint des pays du pourtour méditerranéen.

Un nouvel exercice permettra aussi de combler un certain nombre de lacunes ou de limites apparues dans le rapport de 2005 : un horizon trop proche pour pouvoir intégrer des transitions de long terme ; une composante marine mal prise en compte ; une prospective très tendancielle n’explorant pas de ruptures ; un exercice conduit « en chambre » abordant globalement la région méditerranéenne sans prendre en compte la diversité des situations locales ; enfin un exercice assez déconnecté des cadres stratégiques existants, notamment en matière de développement durable.

Ce constat a servi de base au cahier des charges du nouvel exercice MED 2050, soulevant de redoutables questions en matière de méthodologie : articulation entre monde scientifique (pour la prise en compte des écosystèmes marins) et monde socio-économique (acteurs habituels de ce type de prospective) ; exploration « raisonnable » de ruptures possibles ; articulation entre une vision cohérente d’ensemble et la prise en compte de spécificités locales ; enfin mobilisation de multiples acteurs et décideurs impliqués dans les dynamiques méditerranéennes, et plus largement de la société civile, pour que l’exercice soit suivi d’effet.

Une feuille de route a été ébauchée pour la période 2018-2021, avec différentes étapes. La première (et c’est dans ce cadre que se situe cette rencontre avec le Réseau PROSPER) est de construire un réseau de personnes et de structures intéressées par l’exercice*. Puis il faudra établir des partenariats techniques et financiers, recenser ce qui existe déjà en matière d’identification de tendances, forces motrices, impacts socio-économiques, risques et opportunités émergents, enfin approfondir les priorités sous-documentées (écosystèmes marins en particulier). On pourra alors partager des visions avec l’ensemble des parties prenantes, co-construire des transitions et stratégies d’investissement et largement diffuser les résultats pour stimuler l’action.

Un aspect qui apparaît essentiel pour transformer l’exercice prospectif en pistes d’action est de travailler sur les dynamiques, les chemins de transition. Ceci nécessite d’impliquer l’ensemble des acteurs, et constitue aussi un vrai défi de renouvellement méthodologique, les pratiques passées conduisant trop souvent à la construction de visions du futur figées à une date éloignée, sans beaucoup d’éléments sur la manière d’y parvenir, ce qui ne fournit pas l’éclairage nécessaire à l’élaboration de décisions stratégiques.

Le Plan Bleu, moteur de cet exercice MED 2050, est une structure associative créée en 1977 pour répondre à un engagement qu’avait pris la France dans le cadre de la Convention de Barcelone sur la protection du milieu marin et du littoral en Méditerranée en 1976, et du Plan d’action pour la Méditerranée de 1975. Au sein du Réseau des centres d’activités régionales mis en place dans ce cadre, Le Plan Bleu occupe une place originale en tant qu’observatoire prospectif sur l’environnement et le développement durable en méditerranée. A ce titre, il anime un ensemble de travaux d’observation et d’analyse, produit des rapports, et joue un rôle essentiel d’interface entre science et politique.

La force des deux exercices publiés en 1989 et 2005 était d’avoir su mobiliser l’ensemble des pays riverains de la Méditerranée pour examiner les avenirs possibles de ce qui constituait leur bien commun. L’exercice de 1989 prenait en compte cinq dimensions : le contexte économique international ; les populations méditerranéennes ; les stratégies nationales de développement ; la gestion de l’espace ; l’environnement. L’horizon prospectif était fixé en 2025, avec un horizon intermédiaire en 2000. Trois scénarios tendanciels et deux scénarios alternatifs avaient été produits. Dans ses conclusions, le rapport appelait à des actions locales et des scénarios littoraux (prospective de la côte), à une meilleure coopération Nord-Sud et à une prise en compte plus systématique de l’environnement dans les différents secteurs et les politiques sectorielles. Le rapport de 2005 comportait cinq facteurs déterminants, dans la continuité des cinq dimensions de 1989 mais en accordant une place plus importante aux aspects environnementaux. Ses éléments de conclusion ressemblaient beaucoup à ceux de 1989.

Avant d’engager un nouvel exercice pour répondre à une demande croissante, notamment de la part de certains responsables politiques souhaitant disposer d’une vision renouvelée des futurs possibles de l’espace méditerranéen, un benchmarking d’études prospectives récentes, portant sur l’environnement et le développement en Méditerranée, a été conduit. L’analyse de 35 études, apparaissant les plus pertinentes vis-à-vis de l’objectif poursuivi, a confirmé les évolutions pressenties dans les rapports de 1989 et 2005, qu’il s’agisse d’évolution démographique, de pression croissante sur le littoral, d’augmentation des activités littorales et marines ou enfin de réchauffement climatique. Par ailleurs, le contexte politique a subi de profondes évolutions ces dernières années (affaiblissement du rôle de l’Europe, conflits au Sud et à l’Est, Printemps arables…), justifiant ainsi complètement un nouvel exercice conjoint des pays du pourtour méditerranéen.

Un nouvel exercice permettra aussi de combler un certain nombre de lacunes ou de limites apparues dans le rapport de 2005 : un horizon trop proche pour pouvoir intégrer des transitions de long terme ; une composante marine mal prise en compte ; une prospective très tendancielle n’explorant pas de ruptures ; un exercice conduit « en chambre » abordant globalement la région méditerranéenne sans prendre en compte la diversité des situations locales ; enfin un exercice assez déconnecté des cadres stratégiques existants, notamment en matière de développement durable.

Ce constat a servi de base au cahier des charges du nouvel exercice MED 2050, soulevant de redoutables questions en matière de méthodologie : articulation entre monde scientifique (pour la prise en compte des écosystèmes marins) et monde socio-économique (acteurs habituels de ce type de prospective) ; exploration « raisonnable » de ruptures possibles ; articulation entre une vision cohérente d’ensemble et la prise en compte de spécificités locales ; enfin mobilisation de multiples acteurs et décideurs impliqués dans les dynamiques méditerranéennes, et plus largement de la société civile, pour que l’exercice soit suivi d’effet.

Une feuille de route a été ébauchée pour la période 2018-2021, avec différentes étapes. La première (et c’est dans ce cadre que se situe cette rencontre avec le Réseau PROSPER) est de construire un réseau de personnes et de structures intéressées par l’exercice*. Puis il faudra établir des partenariats techniques et financiers, recenser ce qui existe déjà en matière d’identification de tendances, forces motrices, impacts socio-économiques, risques et opportunités émergents, enfin approfondir les priorités sous-documentées (écosystèmes marins en particulier). On pourra alors partager des visions avec l’ensemble des parties prenantes, co-construire des transitions et stratégies d’investissement et largement diffuser les résultats pour stimuler l’action.

Un aspect qui apparaît essentiel pour transformer l’exercice prospectif en pistes d’action est de travailler sur les dynamiques, les chemins de transition. Ceci nécessite d’impliquer l’ensemble des acteurs, et constitue aussi un vrai défi de renouvellement méthodologique, les pratiques passées conduisant trop souvent à la construction de visions du futur figées à une date éloignée, sans beaucoup d’éléments sur la manière d’y parvenir, ce qui ne fournit pas l’éclairage nécessaire à l’élaboration de décisions stratégiques.